Levée par l’agence Aletheia Press, l’affaire de la BMW d’Emmanuel Agius, président du bailleur social Terre d’Opale Habitat (TOH) a fait parler d’elle en fin de semaine dernière lors de sa publication le jour du dernier Conseil Communautaire du Calaisis où Emmanuel Agius (qui en est l’un de ses vice-présidents) était absent. Lors d’une interruption de séance, Natacha Bouchart s’est entretenue avec celui qui est aussi son premier adjoint, avant de le soutenir publiquement affirmant qu’il allait porter plainte contre « ce journaliste (…) qui raconte n’importe quoi ».
Elle ignorait peut-être que son premier adjoint nous affirmait une heure avant le Conseil Communautaire que ce véhicule mis à disposition pour le président de TOH n’existait pas. Elle n’avait pas siégé lors de cette réunion de bureau de TOH du 31 mai qui octroyait la berline et lui avait donné comme d’habitude son pouvoir. Le président de TOH s’est abstenu pour lui-même. Un moment de pudeur peut-être…
Des échos dans la presse locale
Dès le 8 décembre en soirée, l’édition locale de la Voix du Nord reprend l’information publiée par Aletheia Press et interroge Emmanuel Agius : « Il rend la voiture et ne portera pas plainte contre toi » m’avertit-on dans la journée. Emmanuel Agius a donc menti par ambiguïté : comment rendre au concessionnaire un véhicule qui n’existait pas la veille ? « Par morale » ajoute-t-il, sans rire, à ma consœur de la Voix du Nord… La nuit a porté conseil et l’on peut penser qu’on lui a sévèrement sonné les cloches.
Notre premier article a fait naître de nombreuses réactions. De confrères d’abord : « tu fais le boulot qu’on a plus le temps de faire, bien joué, les rumeurs courraient mais on n’a pas eu le temps d’aller plus loin, etc… ». De citoyennes et citoyens calaisiens ensuite, qui vivent des situations professionnelles difficiles : « bravo monsieur, ne lâchez pas, continuez, il y a sûrement d’autres choses là-dessous, etc… ». Des politiques aussi : « lamentable », « quelle honte alors que ses administrés sont dans la mouise », « ça lui apprendra, etc… ».
Information d’intérêt public
Un calaisien m’a aussi demandé si je n’étais pas payé par un adversaire d’Emmanuel Agius. Non, cher monsieur. Les journalistes sont payés par leur employeur (en l’occurrence l’agence de presse que j’ai fondée et dont je suis le seul actionnaire). La Charte de Munich (code déontologique de notre profession) interdit aux journalistes de recevoir quoique ce soit de leurs interlocuteurs. C’est le prix de la liberté. Et c’est d’intérêt public. Parce que c’est de l’argent public.
Pour celles et ceux que ça chatouillerait un peu, je les encourage à remplir une demande de renseignements au Service de la Publicité Foncière de Boulogne-sur-Mer (Cerfa n° 11194*6). Ils ou elles n’auront besoin que de ma date et mon lieu de naissance : 26 septembre 1971 à Douai (59). Cela coûte 12 euros. Mais ça ne les vaut pas pour ma petite personne. Elle est vide. Et le restera.
Une ambition intacte
Nord Littoral a traité l’affaire samedi en oubliant de citer notre agence (pas pro les copains) et a ajouté le dimanche un tout petit papier dans le bas-fond de la page 10 où le journaliste reprend les arguments – complotistes ? – du premier adjoint. Emmanuel Agius y indique aussi que « ce n’est pas son style de profiter de l’absence de madame le maire ». Et qu’il est « navré si ça fait peur à quelqu’un qu’il ne devienne plus qu’il n’est ». Maire de Calais ? Président de l’agglomération ? Député ? Aux audacieux, tout est possible.