Le Kindarena de Rouen a accueilli les 22 et 23 novembre les quatrièmes journées de Microbiomique organisées par Polepharma, le cluster interprofessionnel de la pharmacie en France. L’occasion de dresser un état des lieux d’une filière très présente en Normandie. « En 2002, lorsque Polepharma a été créée, la France était le premier producteur industriel d’Europe, rappelle Fabien Riolet directeur général de l’association, née en Normandie. Aujourd’hui, elle est au cinquième rang. »
Mais un nouvel élan semble naître. Il y a une meilleure prise en compte du Made in France dans la fixation des prix des médicaments. Reste à faire un meilleur lien, aussi, avec la recherche. Pour Fabien Riolet, la recherche reste très performante en France. Mais la connexion avec l’industrialisation est difficile.
Investissements et emplois
« Les compétences sont toujours là, insiste le cadre. Et les outils industriels aussi. Nous n’avons pas connu la déprise industrielle que d’autres secteurs ont vécue. C’est une industrie qui investit en permanence ». En témoigne l’investissement de 2,1 milliards d’euros annoncé ce 23 novembre par le danois Novo Nordisk pour son usine de Chartres (production d’insuline).
La crise du Covid a mis en évidence la fragilité du pays face à ses approvisionnements en médicaments. La descente de « ranking » de la France en termes de production n’a pas affecté structurellement la filière, qui génère encore 26 milliards d’euros de chiffre d’affaires. L’industrie pharmaceutique génère à elle seule 42 000 emplois directs (et 80 000 emplois filière), dont 10 000 en Normandie, second bassin de production français, derrière Rhône-Alpes (12 000 emplois directs). Mais comme d’autres industries elle peine aussi à recruter. Et comme d’autres, elle se mobilise pour se présenter aux jeunes comme une filière attractive.