Au beau milieu de l’Aisne, à Vaux-en-Vermandois, des champs attirent l’attention. Les plants qui poussent ne ressemblent en rien à du maïs, du blé ou de la pomme de terre… Guillaume Thomas s’en amuse, l’agriculteur cultive depuis deux ans, une graine originaire d’Amérique Latine : le quinoa. « Un de mes champs venait de passer en agriculture biologique, je ne savais pas quoi mettre dessus la première année, alors je me suis dit que j’allais tester une nouvelle culture pour me diversifier. » Une réussite puisque Guillaume Thomas récolte entre 1,2 et 1,5 tonne de graines à l’hectare.
Du quinoa pour les coopératives et les Biocoop
Une fois récolté, le quinoa est pré-trié à la ferme, puis il est envoyé à la coopérative dont l’agriculteur fait partie. Là, la graine passe au trieur optique. « Une fois cette étape terminée, une partie de ma production reste à la coopérative et le reste, 500 kilos environ, je le récupère dans des big-bags » explique-t-il. De retour à la ferme, le quinoa est mis, à la main, en sachet de 400 grammes. « Heureusement que j’ai des petites mains généreuses pour me soutenir dans cette tâche ardue », confesse l’agriculteur.
Les sachets sont ensuite vendus à des Biocoop qui sont de la région comme à Saint-Quentin et Chauny dans l’Aisne, ou encore à Compiègne et Noyon dans l’Oise. Mais le quinoa est aussi vendu à un grossiste parisien, qui distribue les Graines de Gus à des restaurateurs. « À l’avenir, j’ai pour projet de diversifier mes canaux de vente, assure Guillaume Thomas, avant de poursuivre. J’aimerais démarcher les restaurateurs de la région par moi-même, mais aussi vendre dans des magasins à la ferme. Les particuliers commanderaient sur Internet et viendraient chercher les Graines de Gus à la brasserie du coin par exemple. »
De nouveaux produits et cultures à l’essai
Si l’agriculteur a pour projet de diversifier ses canaux de ventes, il a aussi pour ambition de varier sa gamme. « En partenariat avec un autre agriculteur, nous avons commencé à développer une farine de quinoa. Elle peut venir en complément de la farine de blé dans la confection du pain ou des crêpes. Petit à petit, nous aimerions la commercialiser » indique l’agriculteur. Avec cette farine, Guillaume Thomas aimerait aussi fabriquer des pâtes pour les proposer à la vente. Et avec un brasseur du coin, l’idée d’une bière au quinoa a été évoquée. Affaire à suivre…
En attendant que ces projets se réalisent, Guillaume Thomas ne cesse de tester de nouvelles cultures. Cette année, sur 5 hectares, en agriculture biologique, ce dernier va aussi semer des pois cassés, des lentilles corail et du lin « graines ». « Chaque année, je teste de nouvelles cultures, si l’une d’entre elles s’avère rentable, je la replante l’année suivante et ainsi de suite. C’est comme ça que j’ai étoffé ma gamme de produits. Aujourd’hui, je vends du quinoa, mais aussi des pois cassés et des lentilles corail… » La gamme des Graines de Gus, n’a pas fini de se diversifier.
Pour Aletheia Press, Lolita Péron