Cette année, la grippe aviaire fait rage. Selon le ministère de l’Agriculture, depuis le 1er août dernier, 217 foyers ont été recensés en France. Au total, sur le territoire, ce ne sont pas moins de 21,8 millions de volailles qui ont été abattues sur l’ensemble de l’année 2022, dont 3,5 millions de canards à foie gras. Les pertes s’annoncent colossales pour les éleveurs comme pour les sous-traitants de la filière et notamment les producteurs de foie gras.
Face au virus, les habitudes changent
Alors pour les fêtes, la question se pose. Y aura t-il du foie gras sur les tables ? Du côté du Pas-de-Calais, la réponse est oui. Approvisionnée au mois de janvier, l’entreprise Foie Gras du Parcq a su anticiper. « Dès janvier 2022, notre fournisseur nous annonçait que l’année allait être difficile, car les cas de grippe aviaire se multipliaient. Nous avons donc décidé de faire notre propre reproduction. » explique Agathe Marton, productrice de foie gras. Et c’est un succès. L’entreprise a su élever 600 canards à foie gras, c’est un peu moins que les 800 qu’elle commande habituellement chez l’éleveur, mais la satisfaction est là..
Et si l’épidémie de grippe aviaire a changé les habitudes de ses producteurs au niveau de la production, elle les a aussi bouleversées quant à l’approvisionnement. Les transports étant également un facteur de propagation du virus, les céréales qui nourrissent les animaux sont désormais achetés à 15 minutes de la ferme, tout comme la paille.
Malgré la demande, l’inquiétude grandit
Par chance, pour cette entreprise qui réalise 50 % de son chiffre d’affaires lors des fêtes de fin d’année, en 2022, les clients sont encore au rendez-vous. Cependant, il reste une ombre au tableau, le nombre de foyers épidémiques ne désemplit pas. « Si nous sommes amenés dans quelques mois à confiner l’ensemble de nos canetons, nous n’aurons pas les bâtiments adéquats. Nous aurons besoin d’une aide et pourquoi pas d’un assouplissement des normes. »