C’est au château d’Avelin que la FNTR Nord (Fédération nationale des transports routiers) a tenu son assemblée générale le 13 octobre dernier. En ce mois de pénurie de carburant, la fédération a tenu à faire le point sur la situation, notamment pour les 300 entreprises adhérentes. «Nous sommes dans l’une des régions les plus touchées et le contexte est très tendu. Aujourd’hui, nous avons de grandes difficultés d’approvisionnement» introduit Jean-Luc Dejode, dirigeant de Load Transports.
Un effet domino…
Ces difficultés internes aux entreprises de transports ont, par effet domino, des répercussions sur leur clientèle : les écoles, les centres de détention, mais aussi la grande distribution… Ce qui représente 95% des produits de consommation. C’est là que s’inquiète la fédération : «Si la pénurie de carburant dure, nos camions ne pourront plus circuler et les livraisons ne pourront plus être assurées. Ça peut aller beaucoup plus loin que ça ne l’est déjà, si le problème n’est pas résolu» explique Arnaud Stock, Logistics Manager chez Stock Logistic. Sandra Manier ajoute : «Les ambulanciers, pompiers, urgentistes, policiers sont prioritaires, ce qui n’est pas notre cas jusqu’à présent. Mais on devrait pouvoir l’être également.»
«Nous n’avons aucune visibilité sur le réapprovisionnement et la situation pour les mois qui viennent. Nous fonctionnons par bouche à oreille» annonce Jean-Luc Dejode. Quelques solutions alternatives existent. L’utilisation du gaz, du colza, de l’électricité ou de l’hydrogène serait envisageable, mais pas à court terme, car une période de transition est indispensable pour convertir les flottes de véhicules. De plus, le prix n’est pas toujours compétitif : «Nous ne pouvons pas passer nos véhicules au gaz, son prix est deux fois supérieur à celui du gasoil à cause du conflit russo-ukrainien» se désole Jean-Luc Dejode. Dans une impasse, FNTR Nord espère cependant voir disparaître rapidement le brouillard qui s’accumule.