Difficile de trouver de la Brassica juncea par les temps qui courent. C’est pourtant elle, et elle seule, qui entre dans la cahier des charges de la production de la célèbre moutarde de Dijon. Principalement cultivée en Bourgogne et au Canada, la culture a subi les affres de la météo. Humidité et gel en Bourgogne, et chaleur excessive au Canada… Après plusieurs années difficiles, les stocks se sont réduits. « Nous voulions nous tourner vers l’Ukraine ou la Russie, mais le conflit a changé la donne, raconte Luc Vandermaesen, directeur général de Reine de Dijon et actuellement président de l’association Moutarde de Bourgogne. Nous n’avons donc plus de moutarde à disposition et, en 2022, nous n’avons reçu que la moitié des graines espérées. »
Pis. La filière de la moutarde souffre d’autres flambées : celle du métal pour les capsules (+4 à 50 %) et du carton (+10 à 15 %). « Notre marque Reine de Dijon a augmenté de 9% en 2022 tandis que nos prix distributeurs pour la moutarde de Bourgogne, moins connue et plus chère, ont grimpé de 25% », constate Luc Vandermaesen. Les marchés des industriels nécessitant de la moutarde dans les recettes de plats cuisinés et celui des grossistes pour le secteur de la restauration ont également enregistré des hausses moyennes de 35%, mais certaines ont pu aller jusqu’à 75%.