Il fallait être fada… Sous sa serre à St-Victor-l’Abbaye, Guillaume Schlur produit depuis 2017 des légumes grâce aux déjections de ses truites d’élevage. C’est ce que l’on appelle l’aquaponie. Si le système est pratiqué notamment dans les rizières malgaches, son utilisation en « hors sol » est innovante. Ingénieur en agriculture, il est le gérant de la petite Ferme aquaponique de l’abbaye (FADA). « En 2016, j’ai fait un tour de l’aquaponie en France… Cela a été vite fait, sourit-il. Puis j’ai lancé un pilote sur 400 m2 dans la serre. » Aujourd’hui, la production se concentre sur seulement 1 350 m2 de radeaux flottants.
Sur le papier, le principe est simple : on élève des poissons dans des bassins, en l’occurrence des truites, et l’eau contenant leurs déjections est utilisée comme substrat hydroponique à la production maraîchère. Dans la pratique, l’équilibre est plus complexe à trouver. La population de poissons doit être en adéquation avec la surface en plantes. « Au début, je voyais la production piscicole comme un complément à la production maraîchère. Aujourd’hui, c’est l’inverse », témoigne Guillaume Schlur.