Attention, piste sensible : « Une créature fantastique a réussi à franchir la porte pour s’inviter dans notre monde. Les empreintes relevées dans le sable sont celles d’un gigantesque Dragon »... Belle histoire racontée dans le Projet de François Delarozière adoptée par la ville et classé confidentiel. Fantastique, à faire rêver, et devant attirer jusqu’à 1 million de touristes par an dans le Calaisis pour suivre les déambulations d’un dragon géant. Un dragon en or : près de 30 millions d’euros. La bête est vendue avec ses ouailles : 2 varans, une famille de 6 iguanes, et agrémentée de nombreux équipements commerciaux. Le tout sur la plage de Calais où l’ensemble du front de mer est en rénovation urbaine totale. Un projet « maousse » qui voit son terme arrivé à 6 mois des élections municipales dont le Maire, Natacha Bouchart, est candidate à sa succession après 12 ans de règne.
Décidé dans le courant de l’année 2016, le projet Dragon est l’occasion pour Natacha Bouchart d’utiliser les derniers fonds d’un contrat de territoire signé en novembre 2015 dans un contexte migratoire à vif ; la jungle de Calais et ses 11 000 migrants seront évacués en deux fois en 2016. La maire de Calais n’en finit pas de réclamer alors des dédommagements pour son territoire. Avec succès : plus de 150 millions d’euros de subvention à venir à l’époque. Après l’échec de son projet de Parc d’attraction Heroic Land dont elle annonçait jusque 1 000 emplois directs et indirects avant sa réélection en 2014, l’ex-sénatrice du Pas-de-Calais cherchait autre chose. C’est Pascal Pestre, adjoint à la culture, qui la met en contact avec François Delarozière. Il faut aller vite, profiter des fonds disponibles et remplacer Heroic Land. Avant les élections ?