C’est une sorte de trésor national : en Irak le palmier dattier est dans sa terre de prédilection. Les conditions pédo-climatiques y sont idéales pour sa culture. Dans ce pays de 435 000 km² et de 44 millions d’habitants, on compte plus d’un palmier dattier pour 3 personnes. En 2020, ils étaient, selon le ministère de l’agriculture irakien, 17 millions cultivés dans le pays sur une surface d’un peu plus de 980 000 donums… Soit environ 98 000 ha de vergers de palmiers dattiers cultivés. Surtout, le pays est fort d’une richesse variétale exceptionnelle, à faire rougir les pommiers français… 625 variétés de dattes y sont répertoriées. Et la production nationale s’élève à 735 000 tonnes…
Pourtant cette richesse est menacée. « Les guerres, l’urbanisation excessive et la baisse du niveau d’eau, ainsi que la rareté des précipitations, ont entraîné une diminution de la superficie des palmiers dattiers », explique le Dr Hakim Teklef, directeur adjoint de l’Agriculture du gouvernorat de An-Nadjaf. Cette province du sud-ouest du pays compte à elle seule plus d’1 million d’arbres.
250 dollars de semence et 6 ans de pousse
Parmi les producteurs Alaa Al-Ankoushi, possède un verger de 11 donums dans le district d’Al-Kufa, au nord-est de la province d’An-Nadjaf, sur les rives de l’Euphrate. Il y cultive 400 palmiers dattiers de différentes variétés, parmi lesquelles Al-Maktoum, Al-Berim, Al-Khadrawi et Al-Zahedi. Sa production annuelle de dattes est de 19 tonnes, qu’il vend à de petits négociants, qui ensuite les stockent et les vendent à des grossistes. Ceux-ci distribuent ensuite la production soit sur le marché local, soit à l’export… Une partie est également mise en conserve.
Mais Alaa Al-Ankoushi est frustré. « Je pourrai planter mille donums, mais mes capacités actuelles ne me permettent que d’en cultiver dix… » soupire-t’il. Il est notamment confronté au coût élevé des semences : 250 000 dinars irakiens par unité, soit 250 dollars américains environ, par pied. Une charge d’autant plus importante, qu’il faut 6 ans, et de nombreux efforts, pour conduire un palmier-dattier à un stade productif.
Le traitement des arbres est également complexe car le palmier-dattier peut mesurer, à pleine maturité, jusqu’à 30 m de haut. Sur de grandes surfaces, le traitement par avion est un avantage considérable, mais évidemment très coûteux. Côté irrigation, Alaa Al-Ankoushi bénéficie de la proximité de l’Euphrate. Mais la méthode par submersion est pour lui trop rudimentaire. Il souhaiterait pouvoir installer une irrigation en goutte-à-goutte. « Mais, là encore, cela nécessite des investissements important », souligne-t’il.
Un plan de développement national
Ces difficultés des producteurs, doublées d’une demande mondiale en forte hausse, ont conduit l’Etat Irakien à se pencher sur la question. « En 2021, nous avons reçu des instructions du conseil des ministres irakien, afin de construire un plan stratégique global pour augmenter la production des dates », rappelle Mohammed Jaseb Abed, directeur du département Production agricole au ministère de l’Agriculture.
Article complet à lire dans Réussir Fruits et Légumes