Projet d’ampleur pour les Hauts-de-France, la liaison Seine-Escaut comporte deux volets. Il y a tout d’abord la construction du canal Seine-Nord Europe, qui doit relier l’Oise au canal Dunkerque-Escaut, de Compiègne à Aubencheul-au-Bac. Dans son prolongement, entre Compiègne et Creil, il s’agira d’effectuer une mise au gabarit européen de l’Oise. C’est le projet Mageo, porté par VNF qui s’étend sur 42 kilomètres et traverse 22 communes isariennes.
Un agrandissement stratégique
L’enjeu est de permettre le passage de bateaux de 180 mètres de long. Ces navires XXL peuvent transporter 4 400 tonnes, soit deux fois plus que leurs homologues de 110 mètres. « Cela représente l’équivalent de 220 camions, précise Claire Chabrier Gay. On estime que 35 000 camions pourraient ainsi être évités annuellement sur les routes à l’horizon 2030 ». Mais VNF met également en avant les retombées économiques pour le territoire, par exemple grâce au tourisme fluvestre.
Un projet reconnu d’utilité publique
Les travaux doivent se dérouler entre 2024 et 2028 et représentent 341 millions d’euros d’investissement, supporté par VNF (33 %), les collectivités et l’Union européenne (40 %). Maintenant que le projet a été déclaré d’utilité publique, le 22 avril dernier, VNF va pouvoir avancer concrètement sur le volet foncier. « Par rapport au territoire, c’est également une assise et une crédibilité pour notre projet » ajoute Claire Chabrier Gay. L’emprise représente 100 hectares au total.
Si les travaux doivent s’inscrire de façon cohérente avec la date de mise en service du canal Seine-Nord Europe, la concertation reste essentielle pour les responsables de VNF. « Certaines collectivités ont leurs propres projets et ont besoin de connaître le tracé de Mageo, illustre à titre d’exemple Claire Chabrier Gay. Cela peut également concerner des opportunités de développement pour les entreprises ». Des opportunités qui se présenteront dès les appels d’offres. « Nous souhaitons que les entreprises locales aient toute leur place » conclut Chabrier Gay.