S’il ne rugit pas aussi souvent qu’escompté, le Dragon est devenu à Calais l’organe premier de la communication municipale. Acquis avec le soutien de l’Etat à La Machine de François Delarozière, le « Dragon de Calais » est exploité par une Société de Production Locale (SPL) au nom commercial attractif : la Compagnie du Dragon. A l’origine, le projet est destiné à remplir un double objectif : changer l’image de la ville impactée par le phénomène migratoire et donner le départ d’un nouveau développement économique.
Mais, deux ans après son lancement à la veille de Noël 2019 (et des élections municipales du printemps 2020), le Dragon de Calais n’a pas rencontré le succès escompté. Acquise pour près de 30 M€, mais aussi fragile et exposée à tous les vents, la bête se révèle complexe et couteuse à exploiter. Et elle est désormais accompagnée d’un iguane. 6 autres et 3 varans sont attendus d’ici 2025.
Mais les recettes sont faiblardes… Aletheia Press s’est procuré plusieurs documents internes à la SPL qui en disent long sur la situation de l’équipement, qui, de surcroît, s’est trouvé confronté, dès son lancement, aux restrictions sanitaires. Son premier bilan financier est déficitaire malgré un énorme soutien municipal. Jean-Philippe Javello, directeur général de la Cie le confesse bien volontiers : « on a clairement des trous dans la raquette. Mais le projet n’est pas fait pour être rentable. Ce sont les retombées économiques annexes qui comptent. »