L’économiste Odile Lakomski-Laguerre, maître de conférences à l’Université de Picardie Jules Verne d’Amiens et chercheuse au laboratoire d’économie, finance, management et innovation (Lefmi) a répondu à nos questions sur les cryptomonnaies.
Pour un commerçant, y-a-t-il un intérêt à proposer un paiement en ligne en cryptomonnaies ? Ces monnaies restent-elles exclusivement virtuelles ou peuvent-elles être converties en devise classique ?
Odile Lakomski-Laguerre : Si on passe par des cryptomonnaies on réduit les frais de transaction, c’est plus fluide. Mais le principal problème c’est la capacité des réseaux notamment BitCoin à absorber de gros volumes de transactions sans entamer sa robustesse. Et pour l’instant la monnaie virtuelle ne peut pas être dirigée vers un compte en banque classique. Pour utiliser une crypto il faut se constituer un portefeuille virtuel sur une plateforme qui propose un service de garde de ce dernier et de votre clé de sécurité. A mon avis, lorsqu’on rentre dans ce système pour effectuer des paiements il ne faut pas en sortir.
A terme peut-on imaginer qu’une entreprise puisse proposer en plus d’un salaire classique, un versement en monnaie virtuelle ?
O.L.L. : Il faudrait que le grand public voie ces cryptomonnaies comme un outil de paiement. Aujourd’hui elles ont un statut hybride, c’est à la fois un actif spéculatif et un outil d’échanges. Pour les entreprises, il faudrait un cadre clair : quel statut pour la monnaie virtuelle, quelle taxation, quelle valeur ? Il y a de vraies complications en termes de régulation.