Depuis plus de vingt ans, magistrats, greffiers, avocats et personnels de justice décrivent un système à bout de souffle qui maltraite justiciables et professionnels. A Amiens, ce 15 décembre, le monde judiciaire manifestait sa colère.
« En France, pour 100 000 habitants vous avez 3 procureurs, 11 juges et 34 personnels de justice. En Europe, la moyenne pour la même proportion d’habitants est de 11 procureurs, 18 juges et 60 personnels de justice » détaille Alain Leroux, Délégué régional de l’Union Syndicale des Magistrats. Il demande une approche objective de la situation de chaque juridiction mais aussi de la charge de travail des magistrats (affaires familiales, application des peines, civil, pénal…). « Aujourd’hui nous prenons sur notre temps privé, nous volons du temps à nos familles pour remplir péniblement nos missions » dénonce-t-il.
Il pointe également des réformes qui s’enchaînent à une allure folle. « La justice a besoin de stabilité ! » martèle Alain Leroux. Une paupérisation – l’ex Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a même évoqué une clochardisation- qui impacte nécessairement la qualité de la justice rendue et les liens avec le justiciable. « Nous voulons restaurer une justice humaine ! » lance de son côté Jacques Viltingot du Syndicat de la Magistrature.